Through its interludes, experimental exhibition formats that escape from any commercial framework, Parliament develops a space for reflection on certain issues of our time. Oasis (of consent) is an invitation to rethink works of art and exhibitions by questioning the way in which they are socially constructed and the effects they produce in the cultural and political fields.
In a reality saturated with representations, where capitalism embodies itself as a superimposition of images, it becomes increasingly difficult to discern what is a matter of continuous suggestion or of our free will. Far from being simple means of information and entertainment, images - deployed in the intimate as well as the public sphere - act as vectors of conditioning and are similar to subtle forms of human programming. It seems appropriate to study this question of perception in a place such as a gallery, which produces and presents images, in both a physical and experimental way.
The place of feeling disappears under the effect of communication technologies that favour interconnection while immobilising the sensitive. On the basis of algorithms and ergonomic interfaces, continuous and imperceptible suggestions bring out so many ideas and behaviours in us with such efficiency, that we end up believing that they emanate from our own accord. Our imaginations are thus marked out and follow a path where forms and discourses blend together, oppose each other and then exhaust themselves. These hypnotic milestones feed the unconscious part of the psyche, not because of a particular ideology or group of individuals, but rather through the most achieved forms of the extension of capital into our beings. As our choice becomes inoperative and our desires are overtaken, let us question this hypertrophy of consent in our social and intimate spheres. Is it not symptomatic of a more general disappearance of this question from social and political fields?
The challenge is to make this interlude an alternative, a 'moment' where we can in some way 'deprogram' ourselves from this permanent conditioning.
To this end, Oasis (of consent) is based on discussions and research between Ion Tabor, Nora Marigny, hypnotherapist, and Mo Laudi, composer and artist. The links and mechanisms generated from this flux of continuous suggestions are shown in the form of a diagram, intentionally deployed in the public space, as it is painted in the white of Meudon on the front of Parliament. In this “drawing”, Nora Marigny has developed a structure indicating the progression of influences emanating from networks and other communication channels to our deepest decision-making centres. Thus, linking in a progression order the language, the Internet, the external ambient thought to the psyche and then to the "Internal model", to finally generate beliefs, decision making and behaviours.
The exchanges have led Mo Laudi to create a sound composition that covers the entire space. Deconstruction of the Self (15 minutes 32 seconds long) encourages us to free ourselves from the accumulated hypnotic suggestions we face every day. In the introduction, he imagines the brainwashing and torture devices used by the CIA against individuals deemed non-compliant, or potential terrorists. These forms of mind control, which have repercussions at different levels, including cultural, numb our senses as well as our consciousness. In a 5-channel audio system, he mixes synthesized, dystopian and disharmonic sounds based on arpeggiators, oscillators, and acid bass. He was then inspired by the Japanese eco-therapy practice Shinrin-Yoku, or forest baths. His recordings of footsteps in nature are amplified to create a therapeutic effect of ASMR. They are intended to dilute layers of psychological toxins.
This moment leads us to reflect on the power of the works, real or imagined. Can artwork designed with the intention of 'deprogramming' really aim for this? Can an exhibition tend to re-calibrate the perceptions of those who pass through it, to the point of taking a saving distance from these increasingly simplified projections that we call "reality"?
Deconstruction of the Self audio link.
A proposal by Ion Tabor, and with the contribution of Elias Gama.
Nora Marigny is an ericksonian hypnosis practitioner. She uses hypnotic techniques to support people who are stuck in emotional and behavioural patterns. Through her experience in her practice, she has experimented with different ways of reading the functioning of an influence. From the path taken by an idea, from its emission to its implementation. Trained at L'ARCHE, she practices in Paris.
Mo Laudi (Ntshepe Tsekere Bopape) is a multidisciplinary artist, composer and DJ. A researcher at the University of Stellenbosch, he lives and works between Johannesburg and Paris. Mo Laudi's artistic practice explores new philosophies in relation to a socio-political critique of society. He is known for his experimentation with sound as a material, his soundscapes mixing voices, textures and rhythms. His work is inspired by African knowledge systems, black speculative movements and post-apartheid transitionalism.
La galerie Parliament est heureuse de présenter
Oasis (du consentement), du 15 décembre 2021 au 22 janvier 2022.
À travers ses interludes, formats d’exposition expérimentaux s’échappant de tout cadre marchand, Parliament développe un espace de réflexion autour de certains enjeux de notre époque.
Oasis (du consentement) est une invitation à re-penser les œuvres d’art et les expositions en s’interrogeant sur la manière dont celles-ci sont socialement construites mais aussi sur les effets qu’elles produisent dans les champs culturel et politique.
Dans un réel saturé de représentations, où le capitalisme s’incarne lui-même comme une superposition d’images, il s’avère de plus en plus difficile de discerner ce qui relève de suggestions continues ou de notre libre-arbitre. Loin d’être de simples moyens d’information et de divertissement, les images - déployées dans la sphère intime autant que publique - agissent comme des vecteurs de conditionnement et s’apparentent à des formes subtiles de programmation de l’humain. Il semble judicieux d’étudier cette question de la perception dans un lieu tel qu’une galerie, qui produit et présente des images, et ce de manière à la fois physique et expérimentale.
La place du sentiment disparaît sous l’effet des technologies de communication qui favorisent l’interconnexion tout en immobilisant le sensible. Sur la base d’algorithmes et d’interfaces ergonomiques, des suggestions continues et imperceptibles font émerger en nous autant d’idées et de comportements avec une telle efficacité que nous finissons par croire qu’ils émanent de notre propre chef. Nos imaginaires se retrouvent ainsi balisés et suivent un cheminement où formes et discours s’amalgament, s’opposent puis s’épuisent. Ces jalons hypnotiques alimentent la partie inconsciente de la psyché, non du fait d’une idéologie particulière ou d’un groupe d’individus, mais plutôt à travers les formes les plus abouties de l’extension du capital dans nos êtres. Alors que notre choix devient inopérant et que nos désirs se sont faits devancés, interrogeons-nous sur cette hypertrophie du consentement dans nos sphères sociale et intime. N’est-elle pas symptomatique d’une disparition plus générale de cette question des champs sociaux et politiques ?
Le pari est de faire de cet interludeune alternative, un « moment » où l’on pourrait en quelque sorte se « déprogrammer » de ce conditionnement permanent.
Pour ce faire
Oasis (du consentement) s’articule autour des discussions et recherches entre Ion Tabor, Nora Marigny, hypnothérapeute et Mo Laudi, compositeur et artiste. L’interlude donne à voir les liens et mécanismes que peuvent prendre ce flux de suggestions continues sous la forme d’un schéma, déployé intentionnellement dans l’espace public car peint au blanc de Meudon sur la devanture de Parliament. Nora Marigny a, quant à elle, développé une structure indiquant la progression des influences qui émanent des réseaux et autres canaux de communication jusqu’à nos centres de décision les plus profonds. Reliant ainsi dans un ordre de progression le langage, Internet, la pensée ambiante extérieure à la psyché puis au « modèle Interne », pour enfin générer croyances, prises de décisions et comportements.
Les échanges ont amené Mo Laudi a réaliser une composition sonore qui habille la totalité du lieu.
Deconstruction of the Self (d’une durée de 15 minutes 32 secondes) nous encourage à nous libérer de ces suggestions hypnotiques accumulées auxquelles nous sommes confrontés quotidiennement. Dans l’introduction, il imagine les dispositifs de lavage de cerveau et de torture utilisés par la CIA à l’encontre d’individus jugés non- conformes, ou de potentiels terroristes. Ces formes de contrôle de l’esprit qui se répercutent à différents niveaux, y compris culturels, engourdissent aussi bien nos sens que notre conscience. Dans un système audio à 5 canaux, il mêle des sons synthétisés, dystopiques et dysharmoniques à base d’arpégiateurs, d’oscillateurs, d’acid bass (lignes de basse dans un bain acide). Il s’inspire ensuite de la pratiqued'éco- thérapie japonaise Shinrin-Yoku, des bains de forêt. Ses enregistrements de bruits de pas dans la nature sont amplifiés pour créer un effet thérapeutique d’ASMR (réponse autonome sensorielle culminante). Elles ont pour intention de diluer les couches de toxines psychologiques.
Ce
moment nous amène ainsi à réfléchir sur le pouvoir des œuvres, réel ou fantasmé. Une œuvre pensée avec cette intention de nous « déprogrammer » peut-elle réellement y parvenir? Une exposition peut-elle tendre à calibrer ou dé- calibrer les perceptions de ceux qui la traverse et ce jusqu’à prendre une distance salvatrice avec ces projections toujours plus simplifiées que l’on appelle « réalité » ?
Sur une proposition de Ion Tabor, et avec la contribution de Elias Gama.
Nora Marigny est praticienne en hypnose ericksonienne. Elle utilise des techniques hypnotiques pour accompagner des personnes coincées dans des patterns émotionnels et comportementaux. A travers son expérience en cabinet, elle a expérimenté différentes grilles de lecture du fonctionnement d’une influence. Du trajet réalisée par une idée, de son émission jusqu’à son implémentation. Formée à L’ARCHE, elle exerce à Paris.
Mo Laudi (Ntshepe Tsekere Bopape), est un Artiste multidisciplinaire, compositeur, DJ. Chercheur à l'Université de Stellenbosch, il vit et travaille entre Johannesburg et Paris. La pratique artistique de Mo Laudi explore de nouvelles philosophies en relation avec une critique socio-politique de la société. Il est connu pour ses expérimentations avec le son en tant que matériau, ses paysages sonores mêlant voix, textures et rythmes. Son travail est Inspiré par les systèmes de connaissances africains, les mouvements spéculatifs noirs et le transitionalisme post-apartheid.
Courtesy of the artists and Parliament, Paris