My relationship with Kamel Mennour began in spring 2001. He invited me to exhibit at 60 rue Mazarine alongside Nobuyoshi Araki, Roger Ballen, Peter Beard, Larry Clark, Pierre Molinier, Jan Saudek, Stephen Shore and Zineb Sedira.
Lo que queda por venir [What is yet to come] celebrates the twenty years of our relationship and friendship, through some of the images that marked the beginning of our shared adventure.
The works presented are vintage prints, mostly artist proofs. They carry the atmosphere of the days when they were made. An atmosphere from which I can’t escape. Nor can I faIl to read in them my vocation as a photographer. Time gives us perspective. I have done nothing but portray what is my own, my world. A world that is always evolving.
A gaze can be trained. Taking photographs is an exercise in the present moment. But photography does not capture it as such. It is a transmission of the past... It chains my memory and exposes it to the light. The melancholic emotion of the unavoidable becomes visible and brings it back to the present. These images have that power: to transmit the past, exist in the present and resonate still. Always alive... A timeless emotion.
The exhibition Lo que queda por venir functions as an echo, A resonance of this idea and–following the natural course of events–it will also be what is yet to come, the future.
— Alberto García-Alix
Born in León (1956), ALBERTO GARCÍA-ALIX moves to Madrid at the age of eleven. He receives his first camera in 1975, a Canon FTB, as a Christmas gift from his parents. From the very start, more than a hobby, photography is a vocation. He begins to photograph his life and his surroundings at a historic turning point for Spain: following the death of the dictator Franco, the democratic transition proved to be a time of great political, social and cultural turmoil.
Self-taught, he bears witness to his own life and the world around him: an eager youth yearning for freedom. Over a decade, Madrid becomes the birthplace and home to this upheaval. La Movida triggers an outburst. A youthful convulsion takes shape and paves the way towards modernity that will, in time, affect all layers of Spanish society.
Rejecting the label of spokesman photographer of La Movida, Alberto García-Alix evolves within this community. His work during that time reveals an intimate practice of documentary photography, in line with August Sander, Diane Arbus or Anders Petersen. Here, the moment is not "decisive" as in the case of HenrI Cartier-Bresson, the images are not taken "on the run". His compositions, with their striking diagonals and contrasts of light, are orchestrated with patience and skill. His gaze is always frontal, direct, confrontational – in his own words, that of a fighter: "A portrait is a confrontation, a challenge. The pressure of the unspeakable that wants to be said. The camera turns me into a cyclops, with one single longing eye".
Biography
As a photographer, audiovisual creator, writer and editor, his work was first exhibited, in the early eighties, in the Moriarty and Buades galleries (Madrid) and Portafollio Gallery (London). Throughout his career, his photographic and audiovisual work has been shown internationally at Reina Sofía National Art Center Museum in Madrid, Les Rencontres d'Arles, the Maison Européenne de la Photographie in Paris, the House of Photography Museum in Moscow, the Museum of Contemporary Art of Castilla y León (MUSAC), and El Prado National Museum of Spain in Madrid, among many others. His works are part of important collections around the world such as the German Deutsche Börse or the National Funds for Contemporary Art in France.
He has been awarded many prizes such as the Spanish National Photography Award (1999), the Community of Madrid Photography Award (2004), the PHotoEspaña Festival Award (2012), and the ENAIRE Foundation Lifetime Achievement Award (2022). In addition to being named 'Knight of the Order of Arts and Letters of France' in 2012, the Spanish Ministry of Culture awarded him in 2019 the Gold Medal for Merit in Fine Arts.
As an author, he has published a dozen photography books and various audiovisual works in which narrative and image complement each other. Among them, The Place of No Return, a 40-minute film creation, was acquired by Reina Sofía National Museum.
Director and founder of the cult magazine “El Canto de la Tripulación” (1989), he is currently co- founder of Cabeza de Chorlito, a publishing house under which some of his books have seen the light: Paraíso de los Creyentes, 2011; Diaporamas, 2012; MOTO, 2015; and the Motorcycle Family Circus magazine trilogy (2016-2021).
Ma relation avec Kamel Mennour voit le jour au printemps 2001. C’est alors qu’il m’invite à exposer au 60 rue Mazarine aux côtés de Nobuyoshi Araki, Roger Ballen, Peter Beard, Larry Clark, Pierre Molinier, Jan Saudek, Stephen Shore et Zineb Sedira.
Lo que queda por venir [Ce qui reste à venir] célèbre nos vingt ans de relation et d’amitié, à travers certaines des images qui ont marqué la genèse de notre aventure commune.
L’exposition réunit principalement des tirages d'époque (dont beaucoup d’épreuves d’artiste) qui portent en eux l’atmosphère des années durant lesquelles ils ont été réalisés. Une atmosphère dont je ne peux m’échapper. Des clichés dans lesquels je ne peux manquer de lire ma vocation de photographe. Le temps donne de la perspective. Je n’ai rien fait d’autre que représenter ce qui m’est propre, mon monde. Un monde en constante évolution.
Regarder, ça s’apprend. Photographier est un exercice au présent. Mais la photographie n’immortalise pas le présent en tant que tel. C’est une transmission du passé... Elle capture une mémoire, ma mémoire, et la met en lumière. L’émotion mélancolique de l’irrécusable se révèle alors et la fait revenir au présent. Ces images détiennent ce pouvoir : transmettre le passé, exister au présent et continuer à vibrer. Toujours en vie... Une émotion intemporelle.
L'exposition
Lo que queda por venir se fait l’écho, la résonance de cette idée et, par le déroulement même des choses, ouvre aussI une porte sur l’avenir.
— Alberto García-Alix
Né à León (1956), ALBERTO GARCÍA-ALIX déménage à Madrid à l'âge de onze ans. Il reçoit son premier appareil photo en 1975, un Canon FTB, comme cadeau de Noël de ses parents. Plus qu'un loisir, la photographie s’impose dès le départ comme une vocation. Alberto García-Alix commence à photographier sa vie et son environnement, alors que l’Espagne vit un moment historique, une période de grands bouleversements politiques, sociaux et culturels : la transition démocratique qui fait suite à la mort du dictateur Franco.
Autodidacte, Alberto García-Alix se fait le témoin de sa propre vie et du monde qui l'entoure : une jeunesse avide et assoiffée de liberté. En une décennie, Madrid devient le point d'origine et de convergence de ce bouleversement. La Movida produit une éclosion. Une convulsion juvénile prend naissance et cette dernière va permettre une modernité, qui se fait ressentir à travers tous les pans de la société espagnole.
Refusant l'étiquette de photographe porte-parole de la Movida, Alberto García-Alix évolue au sein de cette communauté et inscrit son travail dans la lignée d’une pratique intime de la photographie documentaire, à l’instar d’August Sander, Diane Arbus ou encore Anders Petersen. Ici, l’instant n’est pas « décisif » comme chez Henri Cartier-Bresson, les images ne sont pas prises « à la sauvette ». Les compositions aux diagonales saillantes et les contrastes de lumière sont patiemment et savamment orchestrés par le photographe. Son regard est toujours frontal, direct, conflictuel. Il dit lui-même avoir le regard d'un combattant : « le portrait est une confrontation, un défi. La pression de l'indicible qui veut être dit. La caméra me transforme en cyclope : un œil, seul et nostalgique. »
Biographie
Photographe, artiste audiovisuel, écrivain et éditeur, il présente ses premières expositions au début des années 1980 dans les galeries Buades et Moriarty (Madrid) et à la Portfolio Gallery (Londres). Durant sa carrière, son travail photographique et audiovisuel a été exposé dans des institutions internationales comme le musée Reina Sofía à Madrid, Les Rencontres d’Arles, la Maison Européenne de la Photographie à Paris, la Maison moscovite de la photographie, le Musée d’Art Contemporain de Castilla y León (MUSAC), et le musée du Prado à Madrid, parmI bien d’autres. Ses œuvres sont conservées dans de grandes collections partout dans le monde, dont la Deutsche Börse allemande ou encore le Fonds national d’art contemporain (FNAC) français.
Il a obtenu de nombreux prix tels que le Prix national de la Photographie espagnol (1999), le prix de photographie de la Communauté de Madrid (El Premio Comunidad de Madrid SUMMA, 2004), le prix du festival PHotoESPAÑA (2012) et le prix d’excellence pour l’ensemble de son œuvre de la Fondation ENAIRE (Premio Trayectoria, 2022). Le ministère de la Culture français lui a décerné le grade de Chevalier des Arts et des Lettres (2012) et, plus récemment, en 2019, le ministère de la Culture espagnol la Médaille d’or du mérite des beaux-arts.
En tant qu’auteur, il a publié une douzaine de livres de photographies et de nombreux travaux audiovisuels où la narration et l’image se complètent. ParmI eux :
De donde no se vuelve, une création filmique de 40 minutes acquise par le musée Reina Sofía.
Directeur et fondateur du magazine sur le culte
El Canto de la Tripulación (1989), il est désormais le co- fondateur de Cabeza de Chorlito, une maison d’édition quI a fait naître certains de ses livres :
Paraiso de los Creyentes, 2011 ;
Diaporamas, 2012 ;
MOTO, 2015 ; et la trilogie du magazine
Motorcycle Family Circus (2016-2021).
Exhibition views « Alberto García‑Alix, Lo que queda por venir », kamel mennour (6 rue du Pont de Lodi, Paris 6), 2022-2023 © Alberto García‑Alix, Adagp, Paris, 2022. Photo. Archives kamel mennour. Courtesy the artist and kamel mennour, Paris